raku

Le raku est une technique de cuisson d’origine japonaise qui date du milieu du XVI  siècle, et utilisée lors de la cérémonie du Thé. Au Japon, traditionnellement on boit le thé dans un bol en raku. Céramique recouverte partiellement ou totalement d’une couverte transparente, cuite en basse température, puis enfumée. Donnant une poterie blanche ou de couleur, avec des craquelures noires et des zones non émaillées noires. Mais de nombreux émaux existent et donnent une multitude d’effets tous aussi magiques.

Cette technique consiste,

  • à cuire une argile réfractaire à la température de 980°C environ,
  • à la décorer d’oxydes métalliques ou d’une base alcaline (fritte),
  • à recuire les pièces  rapidement dans un four à gaz à une température de 950-1000°C,
  • et enfin à enfumer les poteries incandescentes dans des matières inflammables  pour obtenir des céramiques avec des effets de couleurs et craquelures complètement imprévisibles.    

Réalisation de la céramique

J’utilise du grès blanc chamotté, il existe de nombreuses  terres pour confectionner des objets que l’on veut cuire en raku.

  • Il faut une terre qui résiste bien aux chocs thermiques, d’où l’importance de la chamotte.
  • de couleur blanche, ce qui donne de bons contrastes entre le noir des zones enfumées et les parties blanches des endroits émaillées qui laissent apparaître la couleur de la terre.

Les céramiques peuvent être faites au tour ou à la main, plutôt épaisses que fines, et pour  des objets décoratifs et non utilitaires. En France selon le principe de précaution il n’est pas autorisé de vendre du culinaire en raku.

Les pièces une fois terminées doivent sécher lentement  sous un plastique, cela peut prendre plusieurs jours en fonction de l’épaisseur de la terre. Il faut un séchage total  pour que la céramique n’éclate pas durant la cuisson.                   Raku nu (variante du raku : céramique sans émail sur la terre) : A cette étape, il est souhaitable de savoir si l’on veut réaliser une poterie en raku ou « raku nu » car dans ce cas, quand l’objet est  consistance cuir, il faut le polir pour obtenir une surface très douce. Le polissage avec une agate donne un très bon résultat, mais c’est un travail long et minutieux.

Première cuisson (dégourdi)

Comme pour le grès émaillé, la première cuisson permet de solidifier la terre sans toutefois la fermer complètement. La montée en température dans le four électrique doit être lente et atteindre 900 à 980°c. Cette cuisson peut durer 8h. Raku nu : je me limite à 900°c afin de ne pas faire disparaître une partie du polissage

L’émaillage

Différents émaux raku peuvent être achetés dans les magasins spécialisés, mais on peut aussi, facilement les fabriquer à l’aide de « frittes », et d’oxydes donnant la couleur à l’émail. On dilue les poudres des matières premières dans une quantité d’eau, puis on déposera cette émail sur les poteries, soit par trempage, aspersion, ou encore tout simplement au pinceau.

Les zones où je n’aurais pas mis d’émail deviendront noires lors de l’enfumage. Les endroits émaillés laisseront apparaître la couleur blanche de la terre en transparence. Il faut donc réfléchir au rendu que l’on veut obtenir avant d’émailler, et penser à faire des réserves à la cire, au latex ou avec du scotch. Cette étape est à faire minutieusement et consciencieusement, le résultat n’en sera que plus satisfaisant. Raku nu : je passera sur le dégourdi, (avant l’émaillage), un engobe réfractaire composé de kaolin et de silice, qui empêchera l’émail de se vitrifier sur la terre.

La cuisson raku

Elle a lieu dans un four à gaz, en extérieur. Il existe de nombreux modèles de four. Bien souvent ils sont « fait-maison », aménagés dans des bidons métalliques. On réparti les céramiques sur la plaque d’enfournement en pensant à l’avance à leur défournement : laisser assez de place entre les pièces pour pouvoir passer les pinces raku, certaines pièces fines ou plates refroidissent plus vite que des boules ou des vases, il faudra les sortir en premier, donc les mettre devant, certains émaux comme les lustres ou le cuivre doivent être réduits, et ne pas être trop longtemps au contact de l’oxygène, faute de quoi l’effet espéré ne se produira pas.
La cuisson peut durer entre 1h et 1h 30 selon les fours, le remplissage et la capacité du brûleur. Je monte mes émaux à 980°c. Au point le plus haut de la cuisson, moment où les glaçures atteignent leur point de fusion, il faut sortir les pièces du four. On s’équipe de vêtements en coton, de gants de protection contre la chaleur et de lunette, et l’on ouvre le four. C’est un très beau spectacle de voir toutes les pièces incandescentes.

  • cuisson raku

L’enfumage

Avec une pince à RAKU, (longue pince métallique), on attrape les céramiques, on les laisse à l’air libre pendant une dizaine de secondes pour que l’émail craquelle, et on les place ensuite dans un conteneur rempli de matières inflammables telles que, paille, papiers journaux, sciure … on laisse bruler les matières, puis on ferme avec un couvercle pour éteindre les flammes.
Le récipient se rempli d’une fumée noire épaisse. A 980° les « pores » de la terre sont grands ouverts et la fumée pénètre en profondeur dans la terre, elle y restera emprisonnée dès que la céramique aura refroidi en dessous de 800°. Après une vingtaine de minutes, on retire la pièce encore très chaude et on la laisse refroidir.
Raku nu, on déposera les objets encore chauds dans un seau d’eau, afin de décoller plus facilement l’engobe réfractaire qui emportera avec lui l’émail posé sur les poteries. Il nous restera ainsi une pièce sans émail, avec un touché très doux si le polissage a été bien fait.

Le nettoyage

Il ne reste plus qu’à nettoyer les céramiques car l’enfumage a laissé des dépôts de fumée. Il n’y aura qu’après ce nettoyage qu’on pourra vraiment découvrir le résultat de cette cuisson. Personnellement j’utilise un tampon Jex et de l’eau.
Raku nu : il faut souvent terminer d’enlever des traces d’engobe en faisant attention à ne pas rayer la terre.